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Pensée du jour : fable
(Fable : court récit en vers ou en prose)
Transmises de façon orale depuis des siècles, les fables mettent en scène des animeaux, des éléments naturel. Elles ont presque toujours une morale au début ou à la fin du récit, laissant parfois au lecteur trouver "la leçon de vie"!
Elle a deux sens, un sens apparent, et un sens caché ; et pour que celui-ci apparaisse, rien de mieux qu'utiliser le physique ou le comportement des animeaux. Ainsi, représentant certains symboles comme le chêne pour sa robustesse, le renard pour sa ruse, l'agneau pour sa naïveté, ..., il nous aident à mettre une image sur des idées abstraites!
On retrouve les premières traces écrites sur des tablettes, dans la cité d'Ur, en Mésopotamie, 2000 ans avant notre ère.
La première fable connue, "Le rossignol et l'épervier", est racontée par Hésiode au VIIIe siècle avant JC.
Mais c'est à Esope, écrivain grec, (VII-VIe siècle av JC), que l'on attribue la paternité des fables. Laid, méprisé, il met dans ses récits, et dans sa vie toute sa ruse, son mépris face aux plus forts, et son habileté à résoudre des énigmes pour se tirer d'affaire.
Il inspira nombre d'écrivains au fil des siècles, et beaucoup de fables de Jean de La Fontaine sont des retranscriptions des écrits d'Esope. Le nom d'Esope à sûrement servi à regrouper beaucoup de récits qui circulaient à l'époque.
Les fables font parties de notre culture, et sont toujours d'actualité!
Nous avons tous appris au moins une fable de Jean de La Fontaine à l'école! et bien on les retrouve encore dans les cahiers de nos enfants!
J'aime bien les fables, mais le seul reproche que je pourrais faire, c'est qu'il est dommage de toujours apprendre la sempiternelle "Le corbeau et le renard", ou "La cigale et la fourmi", ou encore dernirement "Le loup et l'agneau"!!! Il y en a tant d'autres!! toutes aussi "moralisantes", ou "donneuses de leçons"!!!
Pas grave!! je révise donc mes classiques!!! et je ne résiste pas à l'envie d'en publier 2 ou 3!!
LES DEUX COQS
"Le laboureur et ses enfants" est inspiré d'Esope
(recueil Névelet) avec un titre identique.
LE LABOUREUR ET SES ENFANTS
Travaillez, prenez de la peine :
C'est le fonds qui manque le moins.
Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine,
Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.
Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage
Que nous ont laissé nos parents.
Un trésor est caché dedans.
Je ne sais pas l'endroit ; mais un peu de courage
Vous le fera trouver : vous en viendrez à bout.
Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'août.
Creusez, fouillez, bêchez, ne laissez nulle place
Où la main ne passe et repasse.
Le Père mort, les fils vous retournent le champ
Deçà, delà, partout ; si bien qu'au bout de l'an
Il en rapporta davantage.
D'argent, point de caché. Mais le Père fut sage
De leur montrer avant sa mort
Que le travail est un trésor .La chauve-souris et les deux belettes
Une chauve-souris donnatête baissée
Dans un nid de belettes ; et sitôt qu'elle y fut,
L'autre, envers les souris de longtemps courroucée,
Pour la dévorer accourut.
«Quoi ! vous osez, dit-elle, à mes yeux vous produire,
Après que votre race a tâché de me nuire!
N'êtes-vous pas souris ? Parlez sans fiction.
Oui, vous l'êtes, ou bien je ne suis pas belette.
- Pardonnez-moi, dit la pauvrette,
Ce n'est pas ma profession.
Moi souris ! Des méchants vous ont dit ces nouvelles.
Grâce à l'auteur de l'univers,
Je suis oiseau : voyez mes ailes.
Vive la gent qui fend les airs ! »
Sa raison plut, et sembla bonne.
Elle fait si bien qu'on lui donne
Liberté de se retirer.
Deux jours après, notre étourdie
Aveuglément se va fourrer
Chez une autre belette,aux oiseaux ennemie.
La voilà derechef en danger de sa vie.
La dame du logis, avec son long museau
S'en allait la croquer en qualité d'oiseau,
Quand elle protesta qu'on lui faisait outrage :
« Moi, pour telle passer ! Vous n'y regardez pas.
Qui fait l'oiseau? C'est le plumage.
Je suis souris : vivent les rats!
Jupiter confonde les chats ! »
Par cette adroite repartie
Elle sauva deux fois sa vie.L'âne et le petit chien
Ne forçons point notre talent,
Nous ne ferions rien avec grâce:
Jamais un lourdaud, quoi qu'il fasse,
Ne saurait passer pour galant.
Peu de gens, que le ciel chérit et gratifie,
Ont le don d'agréer infus avec la vie.
C'est un point qu'il leur faut laisser,
Et ne pas ressembler à l'âne de la fable,
Qui, pour se rendre plus aimable
Et plus cher à son maître, alla le caresser.
«Comment? disait-il en son âme,
Ce chien, parce qu'il est mignon,
Vivra de pair à compagnon
Avec Monsieur, avec madame;
Et j'aurai des coups de bâton?
Que fait-il? Il donne la patte;
Puis aussitôt il est baisé:
S'il en faut faire autant afin que l'on me flatte,
Cela n'est pas bien malaisé.»
Dans cette admirable pensée,
Voyant son maître en joie, il s'en vient lourdement,
Lève une corne toute usée,
La lui porte au menton fort amoureusement,
Non sans accompagner, pour plus grand ornement,
De son chant gracieux cette action hardie.
« Oh! oh! quelle caresse! et quelle mélodie!
Dit le maître aussitôt. Holà, Martin-bâton!»
Martin-bâton accourt: l'âne change de ton.
Ainsi finit la comédie.
Tags : fable
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